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 Pas de hâte pour diversifier

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caracol792003
Maman poule
caracol792003


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MessageSujet: Pas de hâte pour diversifier   Pas de hâte pour diversifier Icon_minitimeJeu 17 Déc - 0:24

Ce dossier a été publié dans Allaiter Aujourd'hui n°39, LLL France 1999



De l'intérêt d'attendre que l'enfant soit prêt...


C'est dans les années 60 et 70 que l'on a poussé le plus loin l'introduction précoce des solides : dès 2 mois, les bébés avaient droit non seulement aux bouillies, mais aussi aux fruits, aux légumes et à la viande. Stimulés autant par les médecins que par les industriels désireux de vendre leurs petits pots, les parents semblaient engagés dans une course folle à qui mettrait le plus tôt possible une cuillère dans la bouche de son bébé.
Même si l'on est aujourd'hui moins pressé (d'ailleurs, depuis un arrêté du 17 avril 1998, les aliments pour bébés doivent porter la mention "à partir de 4 mois"), la France reste, d'après le Pr Voyer, "le pays d'Europe où la diversification de l'alimentation est la plus précoce".
Or toutes les études récentes le montrent, une diversification alimentaire précoce non seulement est inutile, elle peut être nuisible.




Inutile...

Les partisans de la diversification précoce avancent généralement deux arguments en sa faveur : la formation du goût et la croissance harmonieuse de l'enfant.
Pour le premier point, on sait que contrairement aux bébés nourris au biberon pour lesquels c'est tous les jours "plat unique", les bébés allaités bénéficient dès le début d'une diversité de goûts, puisque le lait change de goût selon ce qu'a mangé la mère dans les heures précédentes (1). Pour eux, la formation du goût est donc bien assurée !
Sur le second point, les experts internationaux sont à peu près tous d'accord pour dire que le lait maternel couvre sans problème les besoins nutritionnels du bébé pendant les six premiers mois. En fait certaines études vont même plus loin, en affirmant que "la plupart des enfants allaités par une mère en bonne santé n'ont pas besoin de suppléments pen-dant la majeure partie de leur première année pour avoir une croissance satisfaisante" (2). Et l'expérience de nombreuses mères dont les bébés ont refusé les solides bien après 6 mois, est là pour conforter cette analyse.
Il est vrai qu'il arrive que les bébés allaités exclusivement ou partiellement après 6 mois "décrochent" des courbes de croissance qu'on trouve dans les carnets de santé, ce qui inquiète parents et médecin. En fait, ce n'est pas la crois-sance de ces bébés qui est mauvaise, mais les courbes qui sont fausses ! L'Organisation Mondiale de la Santé élabore actuellement de nouvelles courbes, qui devraient être publiées en 2002.




... et nuisible

Introduire trop tôt les solides, cela consiste à remplacer un aliment parfait - le lait maternel - par quelque chose de qua-lité inférieure, plus coûteux en argent (voir plus loin) et en temps de préparation, pouvant être contaminé (notamment dans le Tiers-Monde, avec les problèmes d'eau non potable) et engendrer des infections microbiennes et des diarrhées.
D'autre part, les allergologues sont maintenant tous d'accord pour conseiller une diversification alimentaire tardive (au-delà de 6 mois), car plus l'on introduit tôt un aliment, plus le risque d'intolérance voire d'allergie vraie est grand (3). Ils conseillent d'attendre 1 an pour certains aliments : oeufs, poisson, arachide, jus de fruits, fruits exotiques, arômes et additifs divers, farines contenant du gluten...
Une récente étude portant sur plus de 500 enfants anglais sur sept ans a montré que la prévalence des pathologies res-piratoires était d'autant plus grande que l'allaitement avait été court et que les solides avaient été introduits tôt (4).
Enfin, pour la mère, retarder l'introduction des solides, c'est généralement repousser la reprise du cycle menstruel, ce qui a un intérêt certain pour sa santé (moins de pertes de sang et donc de fer, diminution du risque de cancer du sein et des ovaires...).




Comment faire ?


Qu'observe-t-on quand on attend tranquillement que l'enfant manifeste son désir de goûter autre chose que le lait maternel ? Cela se passe souvent vers le milieu de la première année (mais cela peut tarder sans qu'on ait à s'en inquiéter, si l'enfant semble par ailleurs être en bonne santé). A cet âge,
- l'appareil digestif a mûri et devient capable d'absorber toute une gamme d'aliments,
- la "barrière" de la muqueuse intestinale s'est développée, ce qui réduit les risques d'allergie alimentaire,
- le réflexe de succion a diminué, la sécrétion de salive augmente et aide l'enfant à avaler des aliments de consistance épaisse,
- la coordination musculaire s'est améliorée : la langue peut transférer à peu près les aliments solides de l'avant à l'arrière de la bouche,
- le contrôle des mouvements de la tête s'est amélioré, le bébé tient assis, peut se pencher en avant, détourner la tête pour dire qu'il n'a plus faim, il tient bien les objets entre le pouce et les autres doigts et peut les diriger vers sa bouche sans craindre de s'éborgner...,
- les dents commencent à apparaître.

Source : Ted Greiner



Pour autant, si l'on ne fait pas le forcing, les solides peuvent rester longtemps des "à-côtés" du lait, qui complètent et non remplacent l'allaitement. Dans ce cas, la part la plus importante de l'alimentation sera toujours fournie par le lait, l'enfant se contentant d'explorer les aliments à son rythme, goûtant un fruit tel jour, machouillant une croûte de pain le lendemain. Et un jour, les solides prendront le pas sur le lait (voir courbe ci-dessus), sans qu'on n'ait jamais eu besoin de se battre avec un bébé rétif à se laisser "gaver", sans batailles autour de la nourriture, sans longues préparations spéciales pour bébé et sans achat de petits pots.
Là aussi, on aura respecté les besoins de l'enfant, son rythme de développement, lui donnant le sentiment d'être un individu maître de son corps, libre de choisir ses aliments (5) et prêt à partager la table familiale.

Claude Didierjean-Jouveau

(1) Voir Les Dossiers de l'allaitement, n° 26, p. 19.
(2) Voir les études citées dans "Rethinking current recommendations to introduce solid food between four and six months to exclusively breastfeeding infants", HC Borresen, JHL 11(3), 201-204, 1995. Traduit dans les DA n° 27, p. 25.
(3) Nous reviendrons sur les allergies dans un prochain numéro.
(4) Relation of infant diet to childhood health : seven years follow up cohort of children in Dundee infant feeding study, British Medical Journal 1998 ; 316 : 21-25.
(5) De nombreuses études ont montré que les petits enfants libres de choisir parmi une grande variété d'aliments de bonne qualité, finissent par équilibrer leur alimentation sur la semaine.




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